Retrouvez l'ensemble des projets Ingénieurs Honnête Homme sur le site dédié :
Sensibles aux thématiques du développement durable, l’école a fait le choix politique de les inscrire au cœur de la formation et cela selon trois modalités pédagogiques différentes :
- les Intersemestres
- le projet d’engagement citoyen (Le projet "Ingénieur Honnête Homme")
- le module appelé "Enjeux et responsabilités de l’ingénieur".
Ces trois actions participent à la constitution de ce que nous nommons "l’ingénieur Honnête Homme", en référence aux idéaux humanistes du XVIe siècle : un ingénieur pour qui la grandeur du métier se mesure à sa capacité à unir les individus. Contrairement à d’autres professions, le métier d’ingénieur qui attend nos étudiants n’est soumis en France à aucun texte déontologique contraignant mais à une charte éthique. L'ENIB inscrit sa pédagogie sur le plan de l’expérience. La création des intersemestres pour les trois premières années va dans ce sens. Chaque mois de janvier, les cours sont remplacés par des ateliers confiés à des professionnels. Ce moment à part est une articulation cruciale entre monde académique et monde extérieur : réalisation de reportages, atelier théâtre, spectacles interactifs avec la compagnie Impro Infini, formation à la lutte contre les discriminations, découverte du monde de l’entreprise avec d’anciens ouvriers, médiation scientifique… Est ainsi mis en évidence le fait que la mission de l'ingénieur ne se limite pas au rôle d’interface entre science et société mais qu'il est un véritable médiateur, et doit souvent savoir prendre position face à des choix véritablement politiques.
L’exploration des spécificités de son désir éthique au sein des intersemestres rend alors l’étudiant apte à construire un projet complet baptisé « Ingénieur Honnête Homme » : socialement engagé et solide sur le plan organisationnel. Désormais sensibilisé aux problématiques majeures de la société, l’étudiant trouve enfin dans un module de 21 heures, l’occasion de s’en faire une représentation systémique et d’acquérir des outils d’évaluation de son futur métier grâce à des intervenants extérieurs.
À titre d'exemple, citons le cas d'un projet de réalisation de « voitures à dynamo pour et avec des enfants en IME » : Un étudiant réfractaire initialement au projet (il venait chercher des techniques dans un cours où on lui demandait de les inventer) revint sur les vacances les plus plaisantes de son existence ; des enfants autistes avec qui il se lia partageaient son séjour. L’interrogation naturelle et naïve étant : que font ces enfants pendant l'année ? L’étudiant ne connaissait pas l’existence des Instituts médicaux-éducatifs spécialisés ; il les a contactés, s’est déplacé, les a rencontrés et a dirigé un atelier de 5 séances de construction de voiturettes à dynamo pour des enfants autistes. Ainsi d'une interrogation issue d'une expérience individuelle (que font les enfants autistes pendant l'année scolaire ?), un collectif d'étudiants a proposé une réponse sous la forme d'une action (atelier de construction de modèles réduits de voitures pour des enfants autistes), donnant ainsi un sens partagé à une expérience individuelle.
Outre des conférences, les étudiants sont formés en ateliers à l’éco-conception, au bilan carbone, aux nouveaux modèles économiques, mais aussi à la Responsabilité Sociale des Entreprises (jeux de rôles), ou encore à la santé au travail (MOOC). L’éthique est aussi un objet de recherche, scandé par la production régulière d’un savoir partagé. Chaque rentrée universitaire s’ouvre sur une question d’éthique à travers une leçon inaugurale assurée par un spécialiste, à destination des étudiants et chercheurs. Par ailleurs, un atelier « éthique de la recherche » validant des crédits ECTS est proposé en école doctorale, articulant études de cas et production théorique. À la rentrée 2017, un séminaire de recherche pluridisciplinaire s’attachera à une approche transversale de l’éthique dans les pratiques professionnelles.
Ces trois démarches ainsi présentées ont à cœur d’obéir à l’idéal présenté dans la charte d’éthique de l’ingénieur à savoir :
- L’ingénieur est un citoyen responsable …il s’implique dans les actions visant le bien commun
- L’ingénieur diffuse son savoir et transmet son expérience au sein de la société
- L’ingénieur a conscience et fait prendre conscience de l’impact des réalisations techniques sur l’environnement
- L’ingénieur inscrit ses actes dans une démarche de développement durable ».
Pour que le développement durable ne soit pas qu’un discours, qu’une idéologie.